Le 4 Vitrinal An 2 (Canicule Mont de Marsan)
Cette fois-ci, c'est différent. Le petit café théâtre-librairie-boucherie-salon de thé est plein à craquer. Il y a du public jusque dans la rue Armand Dulamon. Armand Dulamon lui-même est venu assister au spectacle.
Je ne ferme plus les yeux en chantant. (Monique, qui "fait du théâtre", m'a appris à regarder tout le monde pour ne regarder personne en particulier. Du coup mon regard se porte sur la vitrine du fond et la ruelle derrière.)
Alors que j'interprète la trente-huitième chanson (sur les soixante quinze que comporte mon récital), se produit un évènement qui ne sera pas sans conséquence.
Un des poivrots attitrés du lieu se fait remarquer par ses interventions déplacées. Personnage inquiétant, toujours entre une bière et un fixe d'héroïne, il commence à pourrir mon spectacle. Sans doute mon front s'est-il crispé lorsqu'il m'a interpelé au milieu du couplet le plus émouvant de ma plus douce chanson.
Marianne se lève. Quand Marianne se lève, elle ne passe pas inaperçue. Elle en jette. Là, effectivement elle en jette un qu'elle empoigne par le col et traîne jusque dans la ruelle. Un compagnon de dérive de l'épave malmenée essaie d'intervenir. Ma mère lui fait un croche pied. Cet abruti s'écroule sur J. L., mon professeur de français en train de prendre des notes pour sa prochaine critique dans le journal, confidentiel, dont il est à la fois le rédacteur en chef et l'unique journaliste. L'oeil droit de l'ami de l'épave s'empale sur la pointe aiguisée du crayon à papier qui était tournée vers le haut (J. L. se servait souvent du côté de chez Gomme). Le hurlement que pousse l'ami de l'épave finit de me déstabiliser et je fonds en larmes. Pierre, qui a mal jugé de la situation depuis la coulisse (improvisée dans le placard à condiments) , se rue vers les premiers rangs (où il a repéré -dès la première partie qu'il assurait- une tête à claque du lycée qui affiche un sourire goguenard depuis le début de la soirée). Il le gifle.
Plus tard dans la soirée, Roger Goupil, patron du petit café théâtre-librairie-boucherie-salon de thé, tout en balayant les derniers éclats de verre de la vitrine éclatée, me déclare :
"Je veux être ton producteur; Je sens que nous allons faire de grandes choses ensemble."
La suite prouvera que non.
Le jeu est la forme
la plus élevée
de la recherche.
Albert Einstein
La recherche
est la forme
la plus élevée du jeu.
Gilbert Einstein
Dans ce site, le son est traité pour ce qu'il est vraiment à savoir une manifestation physique de seconde zone, même pas fichue d'atteindre
1/1 000 000 ème de la vitesse de sa grande soeur la lumière.
Grâce à un traitement à base d'OGM, non seulement notre son est-il en retard par rapport à la lumière, ce qui est normal, mais en plus
arrive-t-il en retard sur lui-même, ce qui est moins normal. Ainsi est accentué le côté approximatif, débraillé et expérimental du labo chanson. En résumé et pour simplifier, le son est là pour porter les mots un point c'est tout. S'il les porte bien, il aura de l'avoine le soir à l'écurie (ou à l'étable*). Sinon c'est le bâton et il n'aura que du son,
le son.
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